#leçon1 #liberté
Je voulais intervenir à propos, peut-être pas d'une contradiction, mais peut-être d’un écart dans nos démarches, entre la démarche d'exploration qui inclut des formes d’errance, des formes de dérive, des formes de perte aussi dans la ville, pour finalement l'embrasser entièrement et voir toutes les anfractuosités, tous ces détails qui font qu'on change de route, qu’on va dans une direction, dans une autre – et ensuite, tout ce travail de formation de la connaissance de la ville se concrétise dans un itinéraire qu’on vient proposer ; et finalement ceux qui vont pratiquer ensuite ce sentier, cet itinéraire, et qui peuvent avoir envie justement de ne pas être dans une démarche déjà pré-programmée, peuvent avoir envie d'être finalement dans une forme d'itinéraire qui serait ne pas directif mais, « semi-directif » ou « non-directif », en reprenant la terminologie des enquêtes en sciences sociales.
Je pense qu'il y a tout un travail à faire dans la conception du sentier sur le fait qu'on peut créer une armature d'exploration, de visite de la ville, mais sans que celle-ci soit entièrement directive, et qui permette d'aller un peu à l'écart, de prendre un peu de distance par rapport au sentier, d’y revenir, sans s'échapper de cette armature, puisqu’il y a une proposition de récit, de collection etc. Ceux qui ont tendance à concevoir des Sentiers Métropolitains sont des personnes qui ont été explorer des villes dans tous leurs détails et à l’écart des discours dominants, et qui vont chercher justement quelque chose d’assez peu directif. Il ne faut pas proposer forcément des expériences qui seraient trop directives à ceux qui vont marcher sur les sentiers.