La Masterclass de Milan (sons et transcriptions)

02. La ville du futur

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La trame piétonne métropolitaine préexiste véritablement à la “ville-voiture” et même au train ; donc l’appellation est un peu une blague, un détournement.

Mais c’est une manière d’appréhender la ville. Les urbanistes, les aménageurs ont l’habitude de penser en infrastructures un petit peu lourdes. Le monde de la voiture est très onéreux. Les chaussées épaisses, capables d’encaisser les camions lourds, tout ça est très cher. Et on n’a pas toujours le reflexe de penser le “non-voiture”. Et ce non-voiture, il existe, il est partout. Parfois il est plus difficile car il est confronté à la “ville-voiture”, mais il est partout. Et dans la plupart des villes européennes, on a déjà le potentiel.

L’urbanisme pourrait protéger les zones piétonnes calme, des zones où l’on pourrait marcher calmement. Les protéger telles quelles, avec un propos sur l’habitabilité, la sécurité pour les enfants qui pourraient aller à l’école sans se faire écraser.

Et donc, si on relie nos zones de calmes, on n’est pas devant une forme géométrique, mais devant un réseau, une collection de lignes qui vont se chevaucher, se croiser. Un réseau n’a pas une forme préalable, ce n’est pas une forme orthogonale, on est devant une structure, comme une assiette de spaghettis jetée au hasard. Et ce programme de Sentiers Métropolitains, pourrait revendiquer que l’on ait un vrai réseau de promenades confortables, et une fois qu’on pose que “oui, on peut aménager les villes pour les penser en tant que réseau piéton calme”, qu’est ce que ça devient, ces réseaux piétons calmes ? Ça devient la ville du futur. La ville de quand enfin on va se débarrasser de la ville du moteur à explosion et de la consommation d’énergie fossile. Elle est déjà là avant les voitures, il en reste des morceaux entre les routes à voiture. Nous, on les met en valeur, on les protège et elles sont là pour le futur, si jamais on n’arrive pas à soutenir le monde de l’économie des voitures.

Les manières d’appréhender ces programmes d’aménagement où on favorise la marche, on a tendance à les mettre de côté, comme étant comme le monde de la culture, un petit peu secondaire, accessoire, pas essentiel.

Or non, si on développe la marche en ville, on réduit l’usage des transports en commun sur les séquences courtes notamment. Beaucoup de gens prennent le bus pour 2 ou 3 arrêts. Si à la place de prendre le bus, ils se mettent à marcher, on étudie cette situation-là, et on se rend compte qu’on économise énormément d’argent. En baissant de 10 % la circulation automobile, on réduit à néant les embouteillages, et en baissant de 10 % la fréquentation des transports en commun, les charges de maintenance, entretien, réparation, baissent de 25 %. Il faut donc aussi travailler sur la mentalité des aménageurs pour leur faire comprendre qu’il y a là un outil qui est la solution de problèmes. Ils ne la voyaient pas.
Elle est antérieure à la voiture, c’est la marche à pied.