#leçon5 #communes #gr2013
Lors de la création du GR2013, il y avait d’un côté, Baptiste Lanaspeze et les artistes qui travaillaient sur la définition, la mise en évidence d’un certain nombre de faisceaux, de chemins qui donnaient envie à différents protagonistes de raconter le territoire, et de l’autre côté, moi et Nicolas Mémain, nous devions faire le lien avec les communes, parce que ce sentier devait être homologué par la Fédération française de la randonnée pédestre, et répondre à un cahier des charges très précis avec des autorisations de passage et de balisage.
Il a fallu qu’on s’adresse à toutes les communes, tous les propriétaires que nous traversions avec le sentier.
Pour compléter ce que disait Fivos, quand on sort des grands chemins, des grandes voies, on rentre dans l’intimité des communes, et le rapport change. Alors l’intimité n’est pas toujours belle, parfois il y a des enjeux d’aménagement, des projets de maison de retraite ici ou de casino là, ou encore un supermarché, et donc nous, on ne comprend pas toujours ce qui se passe, mais en tout cas il y a ce rapport qui se crée.
Pour le GR2013, on a eu affaire à 38 communes, et 38 fois, on n’a pas eu affaire aux mêmes services. Nous avons travaillé avec les services urbanisme, culture, sport, communication, tourisme… À chaque fois, il a fallu trouver des méthodologies différentes.
Fivos : J’aimerais savoir comment ces rendez-vous avec ces communes étaient organisés. Pour notre part, quand nous commençons un projet en Grèce, nous allons au café et nous commençons à parler aux gens, directement. Ça peut être n’importe qui, le frère du maire, un vieux monsieur qui habite là depuis toujours, venu par hasard boire son café ce matin-là, toutes sortes de gens. Là, tu vas avoir accès à des informations de grande qualité, tu vas tout savoir sur les projets de casino, etc. Souvent, ils ne savent pas ce qu’ils doivent dire ou pas – et en général ils disent. Au second verre d’ouzo, ils disent tout !
Loïc : Sur le GR2013, c’était un peu différent car la question du temps était très importante, avec les délais imposés par la capitale européenne de la culture. Nous avions le temps contre nous. Il nous aurait fallu cinq ou dix ans pour ce projet, et nous l’avons fait en dix mois, entre les repérages et les autorisations de balisage, etc.
La capitale de la culture donnait un lead, un timing. Les labels comme les expositions universelles ou autre évènements de ce type sont toujours intéressant parce qu’ils donnent un timing. Nous devions être prêts pour 2013, et si les communes voulaient en être, elles devaient rentrer dans ce timing. Et donc on n’a malheureusement pas eu le temps d’aller prendre le premier et le deuxième pastis au café du coin.
Le moteur, c’était la capitale de la culture, la vision artistique. On disait, « Les artistes ont décidé de passer par chez vous », ce à quoi la commune répondait « Comment ? Par chez moi ? ». Et à partir de là, il a fallu voir comment discuter et comment dessiner un tout à l’échelle des 38 communes.