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Pour retracer ces vieux sentiers, j’utilise la bibliographie. De vieux livres qui décrivent la ville, des articles, des témo ignages. Dans un second temps, des cartes détaillées. En Grèce, ce sont les cartes de l’armée qui montrent les sentiers anciens dont beaucoup sont devenus des routes. Les images satellite Google Earth également. Une chose importante, c’est de discuter avec des locaux, notamment avec des personnes âgées qui se rappellent de l’époque ancienne et peuvent nous informer sur des sentiers qui auraient disparu.
Pour moi, un bon sentier ne sera souvent pas l’itinéraire le plus court d’un point A à un point B. Il s’agit d’avoir un tracé intéressant entre les deux, et qui soit un enrichissement à chaque pas. Cet enrichissement peut être différent selon les personnes, comme pour les randonnées en campagne. Certaines personnes sont intéressées par les plantes, d’autres par les vues, les oiseaux… En ville, c’est pareil. Nous devons essayer dans chaque section d’un Sentier Métropolitain d’avoir un maximum d’aspects, afin que le plus grand nombre de gens puisse trouver quelque chose qui leur plaise en marchant sur ce sentier.
Ayant passé toutes mes années à Cythère, j’avais fini par ne plus vouloir y retourner car je trouvais que l’île était trop bâtie. Et puis on m’avait invité à faire une randonnée à Cythère et les chemins en question avaient disparu sous la végétation, il n’y avait pas de panneau, pas de balisage. J’ai pourtant voulu grimper, et j’ai même dû ramper sur ces chemins disparus, et j’ai trouvé des trésors que je n’imaginais pas, des cascades que personne ne connaissait, des villages abandonnés, des forêts, des points de vue incroyables et plus que tout, j’ai retrouvé un amour pour cette île, encore plus fort que celui que je ressentais dans mon enfance.
À ce moment j’avais finalement deux choix : devenir guide et emmener des gens moi-même, ou travailler sur la réhabilitation de ces sentiers pour faire en sorte que les gens puissent aussi y aller sans moi, à leur guise.
J’ai réalisé aussi à ce moment-là qu’il y avait un fort potentiel dans toute la Grèce.
Travailler sur des sentiers en ville, selon moi, c’est exactement la même histoire qu’à la campagne. Le contexte change mais l’expérience reste la même. Cela permet en effet aux touristes de faire l’expérience de la réalité, bien plus qu’en voiture.
Pour les locaux, en campagne, il s’agit de redécouvrir les sentiers de leurs ancêtres, marcher sur les pas de leurs ancêtres. En ville, il s’agit de mieux connaître son environnement et on peut ainsi marcher pas seulement vers un point B mais aussi vers un futur meilleur.
Il y a 8 ans (quand j’ai créé Paths of Greece) quand on me demandait quel était mon métier, on ne me prenait pas au sérieux. Cette année, c’est le Président de la République de Grèce et le Président de la République Fédérale d’Allemagne qui m’ont demandé de venir pour leur parler de la randonnée en Grèce. Ce qui montre que les mentalités ont changé. C’est un pays qui a été urbanisé assez récemment ; et là, on en est à la deuxième ou troisième génération de gens nés en ville qui ont besoin de découvrir la campagne, et l’exercice physique et donc la randonnée